Caroline Bissardon lauréate de la bourse L’Oréal-UNESCO 2016

Communiqué de presse émis le 12 octobre par l’Université Grenoble Alpes

"Génération Jeunes Chercheuses" : Caroline Bissardon, doctorante à ISTerre en co-tutelle entre l’Université Grenoble Alpes et l’Université de Swansea, reçoit la Bourse L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science 2016 [1]. Elle est distinguée pour ses travaux précurseurs en géologie médicale.

Caroline Bissardon fait partie des 30 jeunes boursières L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science qui seront récompensées à Paris le 12 octobre 2016 dans le cadre de l’événement "Génération Jeunes Chercheuses". Son sujet de thèse porte sur le rôle du Sélénium dans la croissance et la maturation du cartilage articulaire. Il préfigure une nouvelle discipline encore très peu développée en France : la géologie médicale. Pour réaliser son projet, la jeune femme a dû utiliser et développer des techniques de pointes utilisant la lumière synchrotron, notamment la source européenne de Grenoble (ESRF).

Caroline Bissardon lauréate de la bourse L’Oréal-UNESCO 2016
© Fondation L’Oréal

Comprendre l’impact du Sélénium sur notre santé

Caroline Bissardon est actuellement en 3e année de doctorat entre Grenoble et Swansea et s’apprête à soutenir sa thèse en décembre. Elle a effectué ses travaux de recherche au sein du laboratoire ISTerre (UGA/CNRS/IRD/USMB/IFSTTAR, OSUG), de l’équipe Rayonnement synchrotron et recherche médicale (UGA, EA 7442) basée à l’ESRF et du Center for Nanohealth de l’Université de Swansea au Pays de Galles. A Grenoble, elle a notamment pu utiliser la microscopie synchrotron à fluorescence X de l’ESRF pour scruter des échantillons de cartilage et localiser la présence de Sélénium en trace extrêmement faible dans les tissus.

A l’origine de son sujet de thèse, plusieurs études sur l’impact de l’environnement sur la santé ont montré que certains minéraux ou métaux pouvaient avoir un impact sur la santé. C’est le cas du Sélénium, un élément géologique qui se transforme en oligo-élément dans les céréales et dont l’absence dans certains milieux géologiques pourrait expliquer certaines pathologies articulaires comme la maladie de Kaskin-Beck. Avec ses équipes, elle a montré qu’un déficit en Sélénium pendant la phase critique de croissance du cartilage coïncide avec l’apparition de symptômes identiques à ceux de l’arthrose et de la maladie de Kashin-Beck, maladie qui affecte les cartilages de millions de jeunes chinois vivant dans des régions dont les sols sont très pauvres en Sélénium. Cette absence de Sélénium semble également avoir un impact sur la matrice protéique du cartilage qui ne fonctionnerait plus comme amortisseur.

"La force de ce projet pluridisciplinaire et exploratoire est d’apporter un lien important entre le monde de la géochimie environnemental et celui de la santé", commente la doctorante. "D’autre part, le Sélénium étant présent dans tous les fonctionnements cellulaires (cœur, cerveau, peau), cette étude serait alors la première pierre permettant de souligner l’importance du Sélénium dans les stratégies de la reconstitution et régénération d’autres tissus."

Contact scientifique local
 Caroline Bissardon, ISTerre/OSUG : caroline.bissardon (at) univ-grenoble-alpes.fr
Communiqué

Cette actualité est également relayée par
 la Fondation l’Oréal


Note
1. Créées en 2007, les Bourses françaises L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science, d’un montant de 15 000 € pour les doctorantes et de 20 000 € pour les post-doctorantes ont pour but de promouvoir la participation des jeunes femmes dans la science.
Ce programme identifie et récompense de jeunes chercheuses talentueuses dans les sciences formelles, les sciences du vivant et de l’environnement, les sciences de la matière, les sciences de l’ingénieur et technologiques. En savoir +

Mis à jour le 8 novembre 2016