Projet EAIIST, une traversée internationale de l’Antarctique Est

Communiqué de presse publié par la Fondation BNP Paribas, 6 juin 2017
© Phototèque CNRS - TESTE G.
Entre 2017 et 2019, la Fondation BNP Paribas va doter son programme Climate Initiative [1] de 6 millions d’euros et financer 8 projets internationaux de recherche parmi lesquels, le projet EAIIST, une traversée internationale de l’Antarctique Est, codirigé par Joël Savarino, directeur de recherche CNRS à l’Institut des géosciences de l’environnement (CNRS/Université Grenoble Alpes/ IRD/Grenoble INP), en étroite collaboration avec Barbara Stenni (Univerista CA’ FOSCARI VENEZIA), Detlev Helmig (University of Colorado) et Tas van Ommen (Australian Antarctic Division. Sélectionnés par un comité scientifique composé d’experts reconnus parmi 228 dossiers reçus [2], ce projet de collaboration internationale a pour objectifs de collecter des données inédites pour modéliser l’évolution de la masse de l’Antarctique de l’Est, région encore peu explorée, et les conséquences qu’elle pourrait avoir sur l’élévation du niveau des océans.

Le projet EAIIST, une traversée internationale de l’Antarctique Est

S’il est un lieu qui représente la plus grande inconnue pour notre climat futur et les projections d’élévation du niveau des mers, c’est bien l’Antarctique et plus précisément l’Antarctique de l’Est. Son bilan de masse, c’est à dire la différence entre la masse d’eau gagnée par les chutes de neige et celle perdue par la fonte côtière et les icebergs, reste très incertain. Cette incertitude est loin de ne concerner que le milieu académique car une perte de seulement 1 % de cette masse conduirait à une augmentation d’environ 60 cm du niveau des mers ! Il est donc primordial de déterminer si l’Antarctique de l’Est gagne ou perd de la masse et dans quelle proportion.

Voilà pourquoi, entre 2018 et 2020, des scientifiques français, italiens, américains et australiens vont effectuer un aller-retour entre la station franco-italienne Concordia et la station américaine Amundsen-Scott du Pôle Sud, soit 3500 kilomètres, à l’aide de tracteurs. Cette traversée dans les zones les plus arides du continent, largement inexplorées et méconnues, vise plusieurs objectifs : évaluer l’accumulation de neige et sa tendance ; mieux comprendre la dynamique de cette partie de la calotte afin de mieux appréhender la manière dont les carottes de glace prélevées à l’intérieur du continent nous restituent les conditions glaciaires passées ; et mettre en place des stations d’observations automatiques à différents endroits. En récoltant des données précises à l’intérieur du continent, en prenant en compte la variabilité d’un site à l’autre et la manière dont les paramètres locaux influencent les données récoltées in situ, ce projet permettra de mieux déchiffrer les archives climatiques. Mais aussi de mieux prévoir l’avenir en affinant les modèles. Et enfin de contribuer à chiffrer quel pourrait être l’impact de l’Antarctique sur l’élévation du niveau des mers pour les prochaines décennies.

Ce consortium fédère une soixantaine de chercheurs issus d’instituts de recherche et des universités de quatre nations : la France, l’Italie, les Etats Unis et l’Australie. Pour sa logistique, il sera soutenu par les instituts polaires français (Institut polaire Paul-Emile Victor), italien (Agenzia Nazionale per le Nuove tecnologie, l’Energia e lo Sviluppo economico sostenibile – ENEA), américain (National Science Foundation – NSF) et australien (Australian Antarctic Division – AAD).

Pour en savoir plus

Communiqué de presse de la Fondation BNP Paribas

Plaquette du Projet EAIIST
Contacts presse

 Anne-Sophie Trémouille, BNP Paribas : anne-sophie.tremouille bnpparibas.com, 01 58 16 84 99
 Florence Bardin, Agence F : florence.bardin agencef.com, 01 82 83 81 90 – 06 77 05 06 17

Contact scientifique local

 Joël Savarino, IGE/OSUG (CNRS/Univ Grenoble Alpes) : joel.savarino[at]univ-grenoble-alpes.fr

[1Lancé en 2010 par la Fondation BNP Paribas ce programme a pour objet de développer les connaissances sur le changement climatique et ses impacts sur notre environnement. Il a déjà permis à 10 équipes de recherche internationales d’étudier le climat et de sensibiliser plus de 200 000 personnes aux enjeux du changement climatique.

[2Les 228 projets reçus au dernier appel à projets en 2016 rassemblent 1568 chercheurs issus de laboratoires basés dans 95 pays différents répartis sur les 5 continents.

Mis à jour le 18 juillet 2018