Le méthane dans les milieux aquatiques : un nouvel outil de mesure in situ à haute résolution
Au lac d’Aiguebelette, ce nouvel outil de mesure in situ a permis aux scientifiques de conclure que le méthane présent en surface provient principalement des zones littorales peu profondes, où les sédiments, source de méthane, sont plus proches de la surface. Lors du transport latéral des masses d’eau de la zone littorale, le changement de signature isotopique révèle que l’oxydation du méthane prévaut sur la production locale in situ. La comparaison avec des études antérieures confirme l’importance des mesures à haute résolution (en particulier pour capter la grande variabilité dans la zone littorale) et montre que, à parité de variation en concentration de méthane dissous, les petits lacs subissent des changements plus importants dans la signature isotopique du méthane. Cela peut s’expliquer par le fait que les petits lacs ont une zone littorale plus grande par rapport à la surface totale.
Des outils clés pour de nouveaux projets
Dans un avenir proche ces nouveaux capteurs in situ seront des outils clés pour étudier les processus gouvernant la dynamique du CH4 dans les systèmes aquatiques, le suivi des gaz dissous, et pour obtenir facilement et rapidement des ensembles de données représentatifs de la variabilité spatiale et temporelle de ces gaz. Dans le cadre de deux nouveaux projets du PEPR FairCarbon (CarboNium et TROPECOS) et de l’EquipEx+ TERRA FORMA impliquant l’IGE, ce nouveau capteur sera déployé sur le lac Léman et dans l’estuaire tropical de la rivière Saigon et le delta du Mékong au Vietnam. Ces instruments pour le suivi rapide des gaz dissous sont désormais disponibles dans le commerce et fabriqués par la société grenobloise A2 Photonic Sensors.
Référence
Grilli R., DelSontro T., Garnier J., Jacob F., Némery J.,“A Novel High‐Resolution In Situ Tool for Studying Carbon Biogeochemical Processes in Aquatic Systems : The Lake Aiguebelette Case Study”. J Geophys Res Biogeosciences. 2023 ;128(12).
Contacts scientifiques locaux
– Roberto Grilli, chercheur CNRS à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE / OSUG)
– Julien Némery, Enseignant Chercheur Grenoble INP à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE / OSUG)
Cet article a été publié par le CNRS-INSU.
[1] Laboratoires CNRS impliqués :
Institut des géosciences de l’environnement ( IGE - OSUG)
Tutelles : CNRS / UGA / IRD / INRAE
Laboratoire Milieux environnementaux, transferts et interactions dans les hydrosystèmes et les sols (METIS – ECCE TERRA)
Tutelles : CNRS / EPHE / Sorbonne Université
Mis à jour le 13 mai 2024