Quand les arbres racontent l’histoire des risques naturels

Dossier initialement publié par Irstea (devenue INRAE) le 2 septembre 2015

Des rondelles de vie à risques… Un guide pratique vient d’être publié sous la direction d’Irstea sur la dendrogéomorphologie, l’étude des cernes des arbres pour une reconstruction de l’activité passée des risques naturels.

Portrait

Frédéric Berger, chercheur en Gestion forestière

  • Spécialité : Sciences forestières
  • Domaine d’activité : Connaissance et gestion des forêts de protection vis-à-vis des risques naturels générés par les aléas gravitaires.
  • Unité de recherche Ecosystèmes montagnards du centre Irstea de Grenoble (maintenant laboratoire LESSEM d’INRAE)

Depuis 1991, Frédéric Berger travaille à la compréhension des interactions entre les peuplements forestiers et les mouvements gravitaires rapides. Il a développé un axe de recherche spécifique dédié à l’acquisition d’une mitigation durable du risque généré par les chutes de blocs rocheux par la végétation forestière. Il dirige l’équipe de recherche PIER dont l’une des missions est de développer des modèles et des outils géomatiques pour l’aide à la gestion forestière en zone de montagne.

© J. Lopez / C. Corona

Comme on lit les lignes de la main pour prédire l’avenir, les scientifiques se penchent sur les lignes de vie… des arbres (les cernes) pour mieux connaître l’histoire des aléas naturels. Car ces rondelles de vie, que l’on se plaît à compter pour estimer l’âge des arbres, se révèlent être de "véritables enregistreurs de marqueurs temporels", dixit Frédéric Berger, chercheur en gestion forestière au centre Irstea de Grenoble. Les cernes impriment les variations des conditions de croissance de l’arbre : stress liés aux perturbations ou aux changements qui affectent son milieu de croissance (interventions humaines, changement climatique, aléas naturels - laves torrentielles, glissements de terrain, chutes de pierre, avalanches, crues, etc.). Aux scientifiques de les scanner.

L’approche dendrogéomorphologique
© Irstea / CNRS

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 

 
 

Les cernes, de précieuses alliées

Connaître le passé pour mieux appréhender le futur et notamment la connaissance et la prévention des risques naturels, c’est possible grâce à la dendrogéomorphologie. Un guide pratique [1] vient d’être publié, sous la direction d’Irstea, afin de fournir aux gestionnaires, scientifiques et étudiants travaillant dans le domaine de la connaissance et de la prévention des risques naturels, des méthodes et outils pour réaliser une étude dendrogéomorphologique. Des principes de base (dendrochronologie, dendrogéomorphologie) aux domaines d’application, le guide est concret au possible.

Bon à savoir

  • Dendrochronologie : science qui traite de l’étude et de la datation des cernes de croissance des arbres.
  • Dendrogéomorphologie : sous-discipline de la dendrochronologie qui permet, à partir de l’étude des cernes de croissance des végétaux ligneux, d’identifier les processus à l’origine des dommages observés sur les peuplements.
     
    La dendroécologie s’est fortement développée ces dernières décennies, en raison de l’émergence de nouvelles problématiques environnementales liées au réchauffement climatique. Principalement utilisée en archéologie, elle s’est aujourd’hui diversifiée et intègre les sciences de l’environnement.

En savoir plus

[1Par Jérôme Lopez-Saez (Irstea) et Christophe Corona (CNRS), sous la direction de Frédéric Berger (Irstea). 2014.

Mis à jour le 16 juillet 2021