Évolution géodynamique et géomorphologique du bassin d’Acre (Brésil)
Stage de recherche M2 à ISTerre Grenoble – février à juin 2025 (5 mois)
Le bassin amazonien (Fig. 1), le plus grand bassin hydrographique du monde, abrite l’un des écosystèmes les plus riches en biodiversité (e.g. Cracraft et al., 2020). Les mécanismes long-terme responsables de cette diversité unique restent débattus et comprennent une combinaison de facteurs géologiques et topo-climatiques tels que : le soulèvement des Andes au Cénozoïque, l’ouverture de l’océan Atlantique et le refroidissement global du Cénozoïque (e.g., Hoorn et al., 2010). Ces facteurs ont contribué à la mise en place des hydrosystèmes (mobilité spatiale des grands fleuves et leurs affluents) générant des frontières géographiques majeures pour la distribution de nombreuses espèces (e.g. Ribas et al., 2012). Les grands systèmes de drainage représentent des barrières à la dispersion des espèces terrestres. Ainsi, l’enregistrement sédimentaire depuis le Cénozoïque du bassin de l’Amazone constitue à la fois une archive des périodes d’érosion/dépôt des sédiments, de la position géographique des rivières, et des périodes de stabilité/quiescence enregistrées par des phases d’altération sous climat tropical de l’Amérique du Sud. En effet, le paysage amazonien se caractérise par le développement de profils latéritiques avec des minéralisations supergènes traduisant l’alternance entre des phases d’accumulation de sédiments et de dénudation lente, très probablement contrôlées par la dynamique fluviale et la mobilité du système de drainage.
Ce travail de M2 s’intéressera à documenter les phases de dépôts et les conditions d’altération de sédiments fluviatiles dans la partie ouest du bassin amazonien, afin de (1) relier ces phases à notre compréhension de l’évolution des paysages amazoniens et (2) reconstruire les conditions paléo-environnementales. Le travail sera focalisé sur un profil d’altération latéritique échantillonné dans le bassin d’Acre (ouest du bassin amazonien), qui s’est développé sur des roches sédimentaires d’âge inconnu mais supposées fin Miocène à Pliocène. Le stagiaire M2 réalisera des données géochronologiques (U-Th)/He sur les hématites et goethites qu’il combinera à des données géochimiques et minéralogiques préalablement acquises sur les même échantillons. Ces données permettront également de raffiner l’âge des sédiments et les périodes d’altération. De plus, une étude géomorphologique locale et plus régionale, à partir d’une cartographie des terrasses fluviatiles et des paléo-chenaux (analyse MNT haute résolution), permettra de comprendre les changements du réseau de drainage et de la dynamique fluviatile en lien avec les niveaux d’altération étudiés.
Références bibliographiques :
Cracraft, J., et al. (2020) The origin and evolution of Amazonian species diversity, in : Rull V., C.A. (Ed.), Neotropical Diversification : Patterns and Processes. Fascinating Life Sciences. Springer, Cham, pp. 225-244.
Hoorn, C., et al. (2010) Amazonia through time : Andean uplift, Climat change, Landscape evolution and Biodiversity. Science 330, 927-931.
Ribas, C.C., Aleixo, A., Nogueira, A.C., Miyaki, C.Y. and Cracraft, J. (2012) A palaeobiogeographic model for biotic diversification within Amazonia over the past three million years. Proc Biol Sci 219, 681–689.
Mis à jour le 24 septembre 2024