Deux ERC Consolidator Grants pour l’OSUG en 2018

Le Conseil européen de la recherche (European Research Council - ERC) a annoncé le 29 novembre dernier l’attribution de ses bourses ERC Consolidator Grants 2018. Parmi les 32 lauréats hébergés en France on compte 2 chercheurs de l’OSUG (et au total 5 chercheurs et chercheuses au sein du site Grenoblois).

D’un montant total de 573 millions d’euros, ces financements permettent à 291 chercheurs d’excellence en Europe de consolider leurs travaux de recherches. Avec 32 lauréats, la France conserve sa 3e position cette année, derrière le Royaume Uni et l’Allemagne. L’OSUG compte deux de ses membres parmi les lauréats 2018 :

Florent Brenguier (ISTerre / OSUG) pour le projet FaultScan : Passive seismic scanning of the preparation phase of damaging earthquakes

Florent Brenguier est enseignant-chercheur UGA au sein de l’Institut des Sciences de la Terre (ISTerre – CNRS/IFSTTAR/IRD/UGA/USMB).

Les séismes sont parmi les risques naturels les plus destructeurs et pourtant nous ne savons toujours pas en prédire l’occurrence. Le projet FaultScan a pour ambition de développer un nouveau type de télescope orienté vers l’intérieur de la Terre qui aura pour objectif de détecter les mouvements ténus précurseurs des grands tremblements de terre.

L’idée originale du projet est d’utiliser les villes, le trafic auto-routier ou les trains comme source d’ondes répétitive dans le temps afin de sonder les zones de failles sismiques un peu à la manière d’un système d’échographie passif. Le projet démarrera avec une expérience pilote sur la faille de San Andreas en Californie et a ensuite pour perspective de se focaliser sur les grandes failles à risque plus proches comme en Italie ou en Turquie.

Geoffroy Lesur (IPAG/ OSUG)pour le projet MHDiscs : From non-ideal magnetohydrodynamics to the structure and evolution of protoplanetary discs

Geoffroy Lesur est chercheur CNRS à l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (IPAG – CNRS/UGA).

Les disques protoplanétaires sont faits de gaz et de poussières en rotation autour des jeunes étoiles en formation. On pense que ces disques sont le lieu de naissance des systèmes planétaires tels que le nôtre et que leur dynamique est intimement liée à la formation des planètes. Grace aux progrès dans les techniques d’observation, on sait aujourd’hui que ces disques ne sont pas homogènes, mais sont au contraire très structurés, avec notamment la présences d’anneaux circulaires et de spirales, et sont également très peu turbulents. Toutes ces observations remettent largement en question le modèle standard phénoménologique utilisé pour décrire ces objets.

Le but du projet MHDiscs est de créer un nouveau cadre théorique pour les disques protoplanétaires. Pour cela, nous partirons des premiers principes de la mécanique des fluides et de la microphysique du gaz et réaliserons des modèles numériques globaux de la dynamique de ces disques afin d’expliquer et d’interpréter les nombreuses observations qui nous parviennent aujourd’hui.

Les autres lauréats du site Grenoblois

Marie-Ingrid Richard pour le projet CARINE : Coherent diffrAction foR a look Inside Nanostructures towards atomic rEsolution : catalysis and interface

Marie-Ingrid Richard est enseignante-chercheuse à Aix-Marseille Université et à l’IM2NP et scientifique visiteur sur la ligne ID01 de l’ESRF.

Les nanoparticules sont confrontées à des défis importants pour atteindre une activité catalytique élevée et une durabilité suffisante. Un problème clé a été que toutes les approches existantes pour la caractérisation des phénomènes à l’échelle atomique manquent de spécificité structurale ou peuvent être utilisées dans des environnements catalytiques très irréalistes. C’est l’ambition du projet CARINE d’étudier in situ et operando l’évolution structurale des nanoparticules catalytiques dans des conditions réalistes en utilisant les capacités uniques de l’imagerie cohérente par diffraction X en milieu synchrotron.

François Andrieu pour le projet MY-CUBE : 3D integration of a logic/memory CUBE for InMemory-Computing

François Andrieu est ingénieur-chercheur CEA à l’institut Leti.

Pour répondre à différents enjeux scientifiques et sociétaux, les circuits intégrés de demain doivent gagner en efficacité énergétique. Or, la majorité de leur énergie est aujourd’hui consommée par les transferts de données entre les blocs mémoire et logique dans des architectures circuit de type Von-Neumann. Une solution émergente et disruptive à ce problème consiste à rendre possible des calculs directement dans la mémoire (« In-Memory Computing »).

Le projet MY-CUBE vise à proposer pour la première fois une solution technologique performante et viable à un calcul intensif dans la mémoire. Il repose sur de nouvelles nano-fonctionnalités crées par la proximité de transistors à nanofils de silicium et de mémoires résistives non-volatiles, intégrés en 3D. Il sera transverse : de l’application à l’implémentation technologique, en passant par le circuit. Un accélérateur circuit de type « In-Memory-Computing » sera conçu et fabriqué au CEA-Leti, permettant d’améliorer les performances énergétiques d’un facteur 20 par rapport à un circuit Von-Neumann à l’état de l’art.

Olivier Arcizet pour le projet Atto-Zepto : Ultrasensitive Nano-Optomechanical Sensors

Olivier Arcizet est chargé de recherche CNRS à l’Institut Néel (CNRS).

En permettant la conversion d’une force en un déplacement mesurable, les oscillateurs mécaniques ont depuis toujours joué un rôle fondamental en physique. Des développements récents dans le groupe d’Olivier Arcizet et Benjamin Pigeau à l’Institut Néel ont permis de démontrer la possibilité de réaliser des mesures de force ultrasensibles et vectorielles, grâce à l’emploi de nanofils de carbure de silicium dont les vibrations transverses étaient lues par des techniques optiques. Des sensibilités record, au niveau de quelques dizaines de zeptonewtons (10-21 N) ont ainsi été atteintes à très basse température (20mK), suffisantes en principe pour détecter l’interaction électron-électron à une distance de 100µm.

L’objectif du projet Atto-Zepto est d’exploiter ces sensibilités uniques pour explorer de nouvelles interactions à l’interface classique/quantique, dans des expériences mêlant optique quantique, nano-optomécanique, qubits de spin et forces de proximité.


Cette actualitéa été publiée initialement par la ComUE.

Mis à jour le 9 janvier 2019