Projet EAIIST : un raid scientifique d’exploration des zones les plus arides du plateau de l’Antarctique de l’Est

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C’est une réussite ! Le raid scientifique d’exploration des zones les plus arides du plateau de l’Antarctique de l’Est (East Antarctic International Ice Sheet Traverse - EAIIST) s’est déroulé du 23 Novembre 2019 au 5 Février 2020. Ce projet Franco-Italien, coordonné par Joël Savarino, chercheur à l’Institut de Géosciences de l’Environnement (IGE/OSUG, CNRS/Université Grenoble Alpes/ IRD/Grenoble INP), avait comme objectif le déploiement de toute une batterie d’expériences sur le terrain glacé de la calotte polaire dans une zone inexplorée, située entre la station Concordia (75° 5’ S, 123° 19’ E) et la zone des mégadunes1 (80° 34’ S, 121° 47’ E) pour répondre à une question fondamentale : le plateau Antarctique gagne-t-il ou perd-t-il de la masse ?



Dans un contexte de réchauffement climatique, il est attendu que les régions polaires recevront plus de précipitation car l’air contiendra plus d’humidité. Mais qu’en est-il vraiment ? Comment a évolué les précipitations ces derniers siècles ? Voit-on une augmentation sur les dernières décennies ?
Répondre à ces questions est fondamental car le bilan de masse de l’Antarctique va conditionner le rythme de la montée du niveau des mers avec des conséquences potentiellement désastreuses pour nos littoraux où se concentre près de 30 % de la population mondiale et une très grande biodiversité.

Cette caravane de véhicules terrestres (tracteurs à chenille, traineaux, caravanes vie et énergie, dameuse), mise à disposition par l’Institut Polaire Français et le Programme National de Recherche Polaire Italien, a parcouru un total de 3650 km (en comptant la montée des véhicules de la côte à Concordia) et véhiculé en tout une quinzaine de personne (scientifiques, docteur, mécaniciens, logisticien) sur 70 jours, en total autonomie. Au menu ce n’est pas loin de 1000 m de carotte de glace répartis sur 5 sites qui ont été collectés, deux stations neige, 2 stations météo permanentes, 5 stations sismiques et GPS déployées, la mesure en continu des isotopes de l’eau de l’atmosphère, la collecte et la mesure de l’aérosol atmosphérique, la caractérisation de la neige de surface (albedo, densité, surface spécifique, chimie) déterminée et des profils radar de l’empilement des couches de neige de surface acquis sur tout le parcours. Sans difficulté technique et mécanique majeure, le raid a pu faire le plein de données au-delà du programme fixé initialement. Ne reste plus qu’à mettre en musique tout cette base de données et répondre aux questions scientifiques ce qui prendra au minimum un an avant d’avoir les premiers résultats concrets.
Ce programme a reçu le soutien financier de l’ANR, de la fondation BNP-Paribas et de l’Institut polaire Français pour la partie française du programme.

<p>Installation des deux carottiers disponibles sur EAIIST pour forer la glace. Le petit carottier bleu permet de forer jusqu'à 20m, le carottier grand carottier jusqu'à 200m. En arrière fond, le laboratoire chaud (conteneur blanc) et les caravanes vie et énergie. <br class='autobr' />
© A. Vendé, IPEV/PNRA</p> <p>Carotte de glace dans son tube carottier, prête à être extraite. <br class='autobr' />
© A. Spolaor, U. de Venise/IPEV/PNRA</p> <p>Mise en place de la plateforme du carottier Trapanelle. Philippe Possenti, le foreur, doit pour chaque forage mettre de niveau la plateforme pour que le trou de forage soit bien vertical. On distingue à ses cotés le tube carottier qui contiendra la carotte de glace. <br class='autobr' />
© Q. Celle, IPEV/PNRA</p> <p>Carotte de glace extraite et prête à être inventoriée. En arrière plan, les caisses isothermes de stockage des carottes et une partie de la caravane <br class='autobr' />
© EAIIST, J Savarino, CNRS/IPEV/PNRA</p> <p>Nicolas Caillon et Philippe Possenti au cours de l'extraction d'une carotte de glace. En arrière fond, le laboratoire chaud (conteneur blanc).<br class='autobr' />
© J Savarino, CNRS/IPEV/PNRA</p> <p>Échantillonnage d'un puits de neige à haute résolution pour l'analyse chimique de la neige. Pour éviter toute contamination de la neige les opérateurs portent des équipement de protection.<br class='autobr' />
© G. Larocca, INGV/IPEV/PNRA</p> <p>Installation d'une balise GPS pour la mesure de la vitesse et direction d'écoulement de la glace. <br class='autobr' />
© A. Vendé, IPEV/PNRA</p> <p>Installation d'une station météo automatique fonctionnant sur panneaux solaires et batteries. Les données sont collectées en continu par transmission satellite. En arrière plan, le site de forage protégé du vent par des bâches et une partie du convoi EAIIST (Laboratoire et caravanes vie et énergie)<br class='autobr' />
© J Savarino, CNRS/IPEV/PNRA</p> <p>Mesure de l'albédo (pouvoir réfléchissant) de la neige. Cette mesure permet de calculer le bilan d'énergie. <br class='autobr' />
© G. Larocca, INGV/IPEV/PNRA</p> <p>Progression du raid EAIIST sur la plateau Antarctique de retour vers la station Concordia qui ne se trouve plus qu'à quelques kms. On distingue un premier convoi de matériel et au premier plan les conteneurs aménagés en espace vie et énergie. <br class='autobr' />
© Q. Celle, IPEV/PNRA</p>

En savoir plus

 Page web du projet : https://ige-webprojet.univ-grenoble-alpes.fr/EAIIST/fr/index.htm

Contact scientifique local

 Joël Savarino, IGE/OSUG


Mis à jour le 23 janvier 2024