Réveil de la sonde Rosetta, J-3 :
2014, une année riche pour les planétologues grenoblois !

communiqué diffusé le 17 janvier 2014, par l’UJF et le CNRS Alpes
20.01.2014, 18h18 TU : "Hello, world !" Rosetta, la "belle endormie", est sortie de son hibernation ! (cf. communiqué de l’ESA) Un épilogue heureux pour ce premier épisode de l’odyssée Rosetta ! A suivre dans les prochains épisodes : les réveils des instruments, d’ici mars !

Après une hibernation de 957 jours dans l’espace lointain, le réveil de la sonde Rosetta est programmé pour lundi 20 janvier prochain. Le chasseur de comète de l’Agence spatiale européenne [1] (ESA) est en effet en passe d’atteindre la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, destination qu’il aura mis près de dix ans à atteindre. Les scientifiques de l’IPAG impliqués dans cette mission, à la fois à travers le développement d’instruments à son bord et dans l’exploitation scientifique des données collectées, vous invitent à suivre en direct cette opération critique de réveil et à vivre "au jour le jour" les défis que va relever Rosetta dans les prochains mois !

Vue de l’orbiter et de l’atterrisseur Philae
©ESA/OSUG
©ESA/OSUG

La date du 20 janvier 2014 marquera le début d’une année qui sera particulièrement riche !

Rosetta se rapprochera progressivement de la comète Churyumov-Gerasimenko, en vue d’un rendez-vous en août. Lorsqu’elle aura cartographié en détail la surface de la comète, la sonde enverra en novembre l’atterrisseur Philae qui procèdera à une étude approfondie de son noyau. Rosetta accompagnera ensuite la comète tout au long de son voyage à travers le système solaire interne, elle suivra ainsi l’évolution constante des caractéristiques de la comète à mesure que cette dernière se réchauffera en s’approchant du Soleil. C’est en août 2015 que sa course la mènera au plus près de notre étoile.

Le principal objectif de Rosetta est d’approfondir notre compréhension de l’origine et de l’évolution du système solaire, en particulier grâce à l’étude du rôle que les comètes sont susceptibles d’avoir joué dans l’apparition de l’eau, voire de la vie, sur Terre.

Le "défi Rosetta" : les grandes premières de cette mission !

Rosetta est l’une des missions les plus complexes et les plus ambitieuses jamais entreprises. Elle donnera lieu à plusieurs "premières" dans le domaine de l’exploration spatiale :

  • il s’agira en effet du tout premier véhicule spatial à graviter autour d’une comète et à y faire atterrir un robot ;
  • c’est également la première mission au-delà de la principale ceinture d’astéroïdes ne recourant qu’à des piles photovoltaïques pour alimenter en énergie un véhicule spatial à quelque 650 millions de kilomètres du Soleil ;
  • Rosetta sera le premier engin spatial à observer de près l’évolution d’une comète à mesure qu’elle est soumise à un rayonnement solaire de plus en plus intense ;
  • l’atterrisseur Philae fournira les premières images jamais obtenues depuis la surface d’une comète et effectuera la première analyse in situ de la composition du noyau d’un tel corps céleste en forant depuis sa surface.

Un voyage de 10 ans dans l’espace

Depuis son lancement le 2 mars 2004 du port spatial de l’Europe à Kourou, la sonde Rosetta s’est éloignée du Soleil, est arrivée à proximité de l’orbite de Jupiter, s’est approchée de Mars, de la Terre à trois reprises et a survolé deux astéroïdes (Steins et Lutetia). Elle se trouve actuellement à quelque 800 millions de kilomètres de la Terre.

Le trajet parcouru par Rosetta
Voir aussi l’animation ESA
© CNES, S. Rouquette
© CNES, S. Rouquette

Pendant la dernière partie de son périple, la sonde a été placée en hibernation mais il est désormais grand temps pour elle de se réveiller et de préparer l’aventure scientifique que constitue sa rencontre avec la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko !

Une rencontre cométaire tant attendue par les planétologues grenoblois !

L’équipe de planétologie de l’IPAG, laboratoire de recherche du CNRS et de l’Université Joseph Fourier, est fortement impliquée dans la mission Rosetta, notamment au travers du développement et du programme scientifique des instruments CONSERT et VIRTIS.

Le sondeur radar CONSERT, composé d’un émetteur à bord de l’atterrisseur et d’un récepteur embarqué sur la sonde, enverra des ondes radio au travers de la comète afin d’étudier les propriétés internes du noyau. CONSERT a été construit par un consortium international coordonné par l’IPAG. Durant le vol, il est piloté depuis Grenoble par l’équipe scientifique et technique de l’IPAG, qui définit les séquences de mesure à mener autour de la comète et les commandes à envoyer à l’instrument. L’analyse scientifique des données obtenues sera effectuée à l’IPAG en collaboration avec une équipe internationale.

L’instrument VIRTIS procédera à des observations de spectro-imagerie sur la comète couvrant le domaine visible et proche infrarouge afin d’en étudier la surface et l’atmosphère. L’IPAG a participé au développement de l’instrument et conduit actuellement des travaux expérimentaux en soutien à l’analyse des observations.

Suivre le réveil de Rosetta Le réveil interne de la sonde est réglé sur 10h00 TU (11h00 heure de Paris) le 20 janvier 2014 et son premier signal devrait être reçu au plus tôt à 17h30 TU (18h30 heure de Paris).
Conférence de presse et webcast : L’Agence spatiale européenne a invité les journalistes à assister à cet événement exceptionnel à partir de 10h15 depuis le Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) de l’ESA situé à Darmstadt (Allemagne), en présence de scientifiques et de spécialistes chargés du contrôle de la mission. Wlodek Kofman, directeur de recherche émérite du CNRS à l’IPAG, responsable du sondeur radar CONSERT, participera à la présentation scientifique programmée de 14h à 17h20 et interviendra entre 17 h et 17 h 20, ponctuée de connexions avec le centre de contrôle. Cette conférence de presse sera retransmise en direct sur : www.esa.int/rosetta & www.livestream.com/eurospaceagency. Programme complet de la conférence de presse
Réseaux sociaux : Le public pourra suivre cette journée de compte à rebours et surveiller la réception du signal sur Twitter, en suivant les comptes des agences spatiales : @ESA_Rosetta, @Philae2014, des organismes nationaux : @UNIV_INSU_CNRS, @CNES_France ou encore les relais des acteurs régionaux : @OSUG_fr, @ConsertRosetta, @UJFGrenoble. Découvrez également la page Facebook et l’album photos qui retranscriront le fil de la mission.


Une année placée sous le signe de Rosetta : les étapes à suivre en 2014 !

Après le réveil de la sonde, d’autres étapes cruciales attendent Rosetta :

  • réveils successifs et check-up des différents instruments embarqués : février-mars
  • activation de l’atterrisseur Philae : 28 mars
  • manœuvres d’approche : mai-août
  • premières images "résolues" de la comète : juillet
  • sélection du site d’atterrissage [2] : août-octobre
  • mise en orbite de Rosetta autour du noyau de la comète : septembre
  • atterrissage de Philae sur la comète : novembre
  • "escorte" de la comète par Rosetta : à partir de décembre 2014
  • fin nominale de mission : décembre 2015
Contacts scientifiques locaux
 Wlodek Kofman, directeur de recherche émérite du CNRS à l’IPAG, responsable ("principal investigator") de l’instrument Consert de Rosetta : wlodek.kofman |at| obs.ujf-grenoble.fr
 Alain Herique, enseignant-chercheur de l’UJF à l’IPAG, co-responsable ("deputy principal investigator") de l’instrument Consert de Rosetta : alain.herique |at| obs.ujf-grenoble.fr
 Bernard Schmitt, directeur de recherche CNRS à l’IPAG, scientifique associé ("co-investigator") de l’instrument Virtis de Rosetta : bernard.schmitt |at| obs.ujf-grenoble.fr

Plus d’informations sur :

Cette actualité est également relayée par
 l’Université Joseph Fourier - UJF
 la délégation Alpes du CNRS - CNRS Alpes
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Les médias en parlent
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1 L’Agence spatiale européenne (ESA) est la porte d’accès de l’Europe à l’espace. Organisation intergouvernementale créée en 1975, sa mission consiste à gérer le développement des capacités spatiales de l’Europe et à faire en sorte que les investissements dans l’espace bénéficient aux citoyens européens et du monde entier. L’ESA compte vingt États membres, dont la France.

2 S’approcher d’une comète, graviter autour et atterrir dessus nécessite des manœuvres extrêmement délicates. Nos connaissances sur la surface de la comète sont aujourd’hui très limitées, c’est pourquoi l’atterrissage de la sonde, pour se faire dans de bonnes conditions, ne pourra se préparer qu’une fois celle-ci arrivée à proximité (observations).

Mis à jour le 18 avril 2014