Amélioration des mesures de précipitations : l’exemple du site arctique Ny-Ålesund
L’étude, dirigée par Olivier Champagne et Hans-Werner Jacobi de l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE) et soutenue par l’Institut polaire français (IPEV), met en évidence un problème avec les jauges de précipitations déjà suspecté de longue date. En effet, l’exactitude de ces enregistrements a fait l’objet de débats en raison de problèmes bien documentés avec les jauges de précipitations, en particulier leur sous-estimation lors de conditions venteuses. Les chercheurs ont donc voulu déterminer si la tendance observée sur ce laps de temps était authentique. En appliquant aux données brutes des facteurs de correction développés ces dernières décennies, l’équipe montre que l’augmentation précédemment évaluée à +3,8 mm/an est en fait de +4,5 mm/an (±0,2) sur la période 1975 – 2022. À l’inverse, la même augmentation de +3,8 mm/an estimée par le passé pour la période 1983 – 2022 est en fait de +2,6 mm/an (±0,5) après correction.
Cette surestimation est due à une augmentation dans le temps des chutes de neige humide et des précipitations qui ont été mesurées plus efficacement par la jauge de précipitations. Ce résultat montre la nécessité d’appliquer des facteurs de correction lors de l’utilisation des données des pluviomètres, en particulier dans les régions présentant d’importants changements interannuels des conditions météorologiques. Une analyse minutieuse et rigoureuse des données et des méthodologies de correction dans les études climatiques permet ainsi d’affiner notre compréhension des dynamiques climatiques, facilitant la prise de décision éclairée.
Référence
Champagne, O., O. Zolina, J.-P. Dedieu, M. Wolff, and H.-W. Jacobi, Artificial trends or real changes ? Investigating precipitation records in Ny-Ålesund, Svalbard, J.Hydrometeorol. 25 (6), 809-825, 2024.DOI : 10.1175/JHM-D-23-0182.1
Contacts scientifiques locaux
– Hans-Werner Jacobi, chercheur CNRS à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE / OSUG)
– Olivier Champagne, Post-doctorant à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE / OSUG)
Mis à jour le 12 février 2025