Des serpentinites en profondeur entre la plaque européenne et la plaque adriatique

Pour la première fois, la tomographie sismique de Zhao et al. (2020) détecte la présence de serpentinites en profondeur entre la plaque européenne et la plaque adriatique, sous ces massifs. Elles apparaissent sous forme d’anomalies de vitesses d’ondes S étonnamment lentes (Vs<3.7 km/s) entre 40 et 70 km de profondeur dans le chenal de subduction (a-b-c sur la figure) entre les deux manteaux lithosphériques européen et adriatique (Vs>4.1 km/s, en bleu sur la figure). L’épaisseur ( 20 km) du chenal de subduction fossile suggère qu’il est constitué de l’empilement d’écailles de serpentinites formées au fond de l’océan alpin d’une part et dans le coin mantellique par déshydratation de la lithosphère océanique subduite d’autre part.
Cette première image sismique d’un chenal de subduction fossile preservé est issue d’une inversion bayésienne transdimensionnelle, sans contrainte a priori, de données de dispersion d’ondes de surface issues de corrélations de bruit ambiant.

Référence
Evidence for a serpentinized plate interface favouring continental subduction. Zhao, L., Malusà, M.G., Yuan, H. et al. Nat Commun 11, 2171 (2020).
DOI : https://doi.org/10.1038/s41467-020-15904-7
Contact scientifique local
– Anne Paul | ISTerre / OSUG
Mis à jour le 16 juin 2020