Inauguration du parc national d’instruments Carottage Continental France

La notion de « grande accélération » désigne l’augmentation des indicateurs de dégradation de la qualité des milieux naturels du fait des activités humaines. Elle nous montre que les actions humaines génèrent des trajectoires de changement qui dépassent largement la durée de vie de chaque individu. Il y a donc un intérêt fort pour l’humanité à être capable de retracer l’origine et les dynamiques de ces trajectoires, en les intégrant dans le temps long de l’histoire de l’Homme et du reste de la Nature. La complexité des interactions physiques, chimiques et biologiques, à la croisée des enjeux environnementaux et sociétaux, nécessite aujourd’hui de renforcer les études à la fois dans l’espace et dans le temps (de la décennie à plusieurs millénaires). À cette fin, seuls des enregistrements paléoenvironnementaux de grande qualité, à haute résolution temporelle, et des indicateurs de dynamiques locales à continentales seront à-mêmes d’apporter la profondeur de temps nécessaire à la prise en compte des trajectoires de long terme des (socio-)écosystèmes et du milieu physique avec lequel ils interagissent (climat, géologie de surface) au sein de la zone critique.

Dans ce contexte, le parc national CCF a pour mission de permettre aux équipes de recherche de réaliser leurs ambitions en matière de carottage avec des moyens qu’elles ne pourraient pas mettre en œuvre seules. Il réunit des moyens, du matériel et des compétences afin de répondre aux sollicitations de la communauté nationale pour intervenir sur la plupart des terrains, des lacs de montagne aux lagunes et zones intertidales, en passant par les fleuves et les estuaires. Pour réaliser un sondage scientifique, trois types d’éléments doivent être réunis : des moyens logistiques pour amener le matériel sur site, une plateforme qui permet de mettre en œuvre des outils, et enfin des outils de sondage proprement dits, qui doivent être adaptés à la fois aux objectifs de la mission et à la plateforme mise en œuvre. En domaine continental, les contraintes de terrain peuvent être extrêmement variées, le CCF est donc équipé d’une large gamme de matériels pour trouver le meilleur compromis entre les ambitions scientifiques et la faisabilité.

C’est dans ce cadre que nous avons inauguré le mardi 13 mai, la nouvelle plateforme CCF, qui a migré depuis la division technique de l’INSU (DT INSU) à la Seyne-sur-Mer jusque dans les nouveaux locaux loués par le CNRS à la Motte-Servolex (Savoie), pour le compte de l’OSUG. La plateforme est désormais gérée, par l’OSUG, en lien très étroit avec l’unité EDYTEM, et tout particulièrement Fabien Arnaud (DR CNRS), qui en est l’instigateur et le responsable scientifique.

Nous remercions chaleureusement les ingénieurs du CCF, Doris Thuillier (responsable opérationnel) et Trevor Popp (responsable technique), ainsi qu’Alain de Moya de la DT INSU, qui vient prêter main forte sur place aux collègues pour la prise en main du matériel. L’inauguration du local a été l’occasion de présenter le nouveau prototype de barge intermédiaire financé en 2024 par la délégation régionale académique à la recherche et à l’innovation (DRARI Auvergne-Rhône-Alpes), et d’accueillir les représentants de nos tutelles : Thierry Labasque (DAT INSU), Stéphane Blanc (DI INEE), Pascal Hot (VP recherche USMB), Julie Sorba (VP recherche SHS UGA), Sophie Trontin-Berthaud (déléguée adjointe CNRS-Alpes) et les représentants du MESR : Gabriele Fioni (recteur AuRA ESRI) et Astrid Astier (déléguée adjointe DRARI).

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