L’érosion des sols de montagne accélérée par les activités agro-pastorales depuis 3800 ans
Ils révèlent que les sols de hautes altitudes ont été dégradés les premiers, sous l’effet combiné du pastoralisme et du déboisement facilitant le déplacement des troupeaux. Les sols de moyenne puis de basse altitude ont ensuite été érodés suite au développement de l’agriculture et de nouvelles techniques, comme l’emploi de la charrue, de la fin de l’époque romaine à l’époque contemporaine. L’étude révèle également que l’accélération de l’érosion des sols de montagne par les activités humaines n’a pas débutée partout dans le monde de manière synchrone.
Ces travaux, à paraitre dans la revue PNAS la semaine du 14 juillet, viennent renforcer la conclusion d’une précédente étude des auteurs. Dans un contexte mondial de dégradation des sols affectant leur fertilité, leur biodiversité, le cycle de l’eau et du carbone, les auteurs appellent à un déploiement mondial des mesures de protection.
Ces conclusions ont été obtenues en comparant la signature des isotopes du lithium dans les sédiments du lac du Bourget à celles relevées dans les roches et sols actuels. Les relevés ont été effectués sur le plus grand bassin versant des Alpes françaises [2] . Les données obtenues ont ensuite été comparées à celles provenant d’autres régions du monde [3]. L’ADN contenu dans les sédiments a également été étudié pour identifier les mammifères et végétaux en présence à chaque période.

Référence
Human and climate impacts on the alpine Critical Zone over the past 10,000 years. William Rapuc, Damien Guinoiseau, Fabien Arnaud, Mathieu Dellinger, Pierre Sabatier, Jérôme Gaillardet, Jérôme Poulenard et Julien Bouchez. PNAS, semaine du 14 juillet 2025.
DOI : https://doi.org/10.1073/pnas.2506030122
Contact scientifique local
– William Rapuc, Chercheur CNRS au laboratoire EDYTEM
Cet article a été publié par le CNRS.
[1] Le laboratoire Géosciences Paris-Saclay (CNRS/Université Paris Saclay) est également impliqué. Des scientifiques de l’Université Paris-Saclay, de l’Université Savoie Mont Blanc et de l’Institut de physique du globe de Paris ont aussi participé à ces travaux.
[2] Le bassin versant en question s’étend du bassin de Chambéry au sommet du Mont Blanc.
[3] Les Andes et l’Amérique du Nord.
Mis à jour le 12 septembre 2025