Ma Terre en 180’ : Un atelier participatif pour réduire l’empreinte carbone de la recherche

personnages d’une équipe de recherche. © Ma Terre en 180 minutes
Les participants, qui ont chacun un rôle spécifique dans l’équipe (directeur de thèse, gestionnaire, doctorant, ingénieur…), commencent une négociation libre, puis guidée par un responsable d’équipe. « C’est aux participants d’imaginer des scénarios originaux pour réduire leur empreinte, liée à leurs déplacements, au calcul intensif, à l’utilisation des grands instruments de recherche… », souligne Henri-Claude Nataf, chercheur CNRS en Physique de la Terre à l’Institut des Sciences de la Terre (ISTerre/OSUG, CNRS/Univ. Savoie Mont Blanc/IRD/Univ. Grenoble Alpes), et chargé de diversifier les jeux. « J’ai été très agréablement surprise de la facilité avec laquelle nous sommes rentrés dans nos personnages, explique Audrey Sabbagh, participante d’un atelier Ma Terre en 180’ et chercheuse en génétique à l’IRD. Lors de la phase de sensibilisation, on découvre les autres participants et, très vite lors de la phase du jeu de rôle, on bascule dans le virtuel : les mêmes visages harborent des personnalités et des convictions différentes. »
Chaque atelier est accompagné par un parrain ou une marraine de table, issu de la société civile ou du monde de l’entreprise, qui anime un « débrief » collectif autour des interactions entre joueurs et des solutions proposées. Sa présence permet de dépasser l’entre soi, de faire le pas de côté pour revisiter les pratiques, d’établir un lien Science Société. Il y a douze « jeux » disponibles actuellement et dix nouveaux en préparation. « Chacun représente une situation d’équipe unique dans des laboratoires différents. Il y a celle qui a des missions en mer, celle qui utilise des grands instruments de calcul, etc… », souligne un autre co-fondateur, Benoit Hingray, chercheur CNRS en hydroclimatologie au sein de l’IGE. Et tous les bilans d’émission de GES simulés dans les ateliers participatifs proviennent de bilan GES et de calcul d’empreinte carbone réels (hors achats), donnant une vision tout à fait réaliste de l’empreinte de la recherche pour les participants.
Les ateliers participatifs déjà réalisés ont montré que, si la visio-conférence s’imposait comme une solution notamment pour réduire les déplacements aériens, d’autres leviers sont possibles : « La mutualisation des activités est la seconde alternative mise en avant et plébiscitée par les participants », souligne Nicolas Gratiot avant de conclure : « Cet atelier c’est la vraie vie. Le jeu de rôle permet de virtualiser les choses et de réfléchir en liberté, sans affect par rapport à ses propres activités de recherche et ses propres contraintes professionnelles ».
► En savoir + sur le site materre.osug.fr
Contacts scientifiques locaux
► Nicolas Gratiot, IGE/OSUG
Article initialement publié par le CNRS.
[1] Institut de recherche pour le développement. La mission première de l’IRD est de conduire des recherches sur la zone intertropicale et méditerranéenne, fondées sur un partenariat scientifique équitable avec les communautés d’enseignement supérieur et de recherche (ESR) des pays et régions concernés.
[2] Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
[3] Créé en 2019 par Tamara Ben Ari et Olivier Berné, Labos 1point5 est un collectif qui vise à mettre en cohérence les pratiques de travail de la recherche avec les objectifs de réduction de l’empreinte humaine sur l’environnement.
Mis à jour le 19 juillet 2021