NAOMI voit sa première Lumière

Le système NAOMI (New Adaptive Optics Module for Interferometry) a vu sa première lumière après avoir été installé sur chacun des quatre télescopes auxiliaires (ATs) du Very Large Telescope Interférometer (VLTI) de l’Observatoire Européen Austral (ESO) situé sur la montagne Paranal au Chili dans le désert d’Atacama. Le projet NAOMI a été mené par l’ESO en partenariat avec le CNRS représentant l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (IPAG/OSUG).


Le VLTI est le mode interférométrique du Very Large Telescope (VLT) qui permet de combiner les quatres télescopes AT de 1.8 mètres ou les quatres "Unit Telescopes" de 8.2 mètres (UTs) afin de transformer le VLT en télescope virtuel d’au moins 140 mètres de diamètre. Ce mode est le seul qui permette d’observer directement la surface des étoiles, les étoiles jeunes, le coeur des noyaux actifs de galaxie et de sonder au plus près l’environnement du trou noir se trouvant au centre de la Voie Lactée.

Grâce à NAOMI, les télescopes AT disposent maintenant de systèmes d’optique adaptative capables de corriger les effets de l’atmosphère.
L’un des défis majeurs d’un tel système est de concentrer la lumière provenant de chacun des télescopes sur une fibre optique de quelques microns de diamètre, soit un dixième du diamètre d’un cheveu.

Les systèmes NAOMI remplacent les systèmes STRAP (System for Tip/tilt Removal with Avalanche Photodiodes) bien moins sophistiqués. Ceux-ci ne permettaient que de recentrer les images perturbées par l’atmosphère des objets observés. Leurs performances étaient acceptables dans des conditions atmosphériques décentes mais se dégradaient rapidement dans dès qu’elles empiraient. C’est en utilisant une technologie de miroirs rapidement déformables que NAOMI permet une bien meilleure correction en restituant une qualité d’image voisine de celle d’un télescope non perturbé par l’atmosphère.

Les instruments du VLTI : PIONIER, GRAVITY et MATISSE, verront désormais leur performance grandement améliorées par rapport à la première génération d’instruments. Ils seront en particulier capables d’observer dans des conditions de turbulence atmosphérique dégradées, chose impossible auparavant. L’addition de NAOMI va également leur permettre d’observer des objets beaucoup moins lumineux et d’effectuer des poses longues pour tirer la meilleur sensibilité des instruments. Le VLTI et son réseau de télescopes auxiliaires est désormais en mesure d’atteindre son plein potentiel.


Contact scientifique

 Jean-Philippe Berger, IPAG/OSUG | jean-philippe.berger univ-grenoble-alpes.fr I 04 76 63 57 99

Cette actualité a été publiée par l’UGA

Mis à jour le 14 janvier 2019