Séismes dans le bassin aquitain

C’est notamment l’occurrence, en Amérique du Nord, de nombreux séismes aux environs de puits injecteurs qui a alerté la communauté. Sur le site de Lacq, en 2016, un séisme de magnitude 4 se fait sentir à quelques kilomètres en aval d’un puits d’injection profond. Une équipe de chercheurs de l’Université de Grenoble-Alpes et de l’Université de Caen-Normandie a entrepris de réexaminer l’histoire sismique de la région, mettant en évidence le rôle de l’évacuation des eaux usées sur la sismicité de la région dans un contexte d’épuisement des réserves de gaz.
Leur étude montre que c’est la concomitance des activités d’extraction de gaz et d’injection d’eaux usées qui est la cause la plus probable de la sismicité à Lacq. Les volumes cumulés d’eau injectés à Lacq sous le réservoir de gaz – environ 10 millions de mètres cubes – sont du même ordre de grandeur que ceux qui ont déclenché des séismes sur différents sites mondiaux. Sur la base de ces cas mondiaux déjà répertoriés, on peut craindre des séismes de magnitude 5 : on change d’ordre de grandeur en termes de risque potentiel. Il est nécessaire que des études complémentaires soient menées.
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Référence
Jean-Robert Grasso, Daniel Amorese et Abror Karimov. : The longest seismic swarm triggered by fluid manipulations ?, Bulletin of the Seismological Society of America, 2021. DOI.
Contact scientifique
Jean‐Robert Grasso, ISTerre
Mis à jour le 19 juillet 2021