Talents 2024 du CNRS : une médaille de bronze et une médaille d’argent pour l’OSUG

Chaque année, l’attribution des médailles du CNRS célèbre les chercheurs et chercheuses et les agents qui contribuent de manière exceptionnelle au dynamisme et à la renommée de l’institution. Cette année, 2 chercheurses de l’OSUG sont lauréates !

© CNRS Alpes - Pascale Carrel

Karine Perraut

Lauréat de la médaille d’argent du CNRS
Astronome à l’IPAG


Karine Perraut étudie les disques de gaz et de poussières où naissent les planètes. Elle utilise pour cela l’interférométrie optique grâce, notamment, à des télescopes installés au Chili. Ses travaux lui ont valu de recevoir la médaille d’argent du CNRS.

Une partie des instruments de l’Observatoire européen austral (ESO), dans le désert chilien de l’Atacama, est coordonnée au niveau français par Karine Perraut. Elle est experte en interférométrie, une méthode qu’elle utilise dans le domaine des longueurs d’onde visibles et proche-infrarouges pour explorer la morphologie et la dynamique des disques protoplanétaires. Elle étudie les processus physiques en jeu dans les régions les plus internes de ces disques, ces environnements de gaz et de poussières autour de jeunes soleils contenant tous les ingrédients pour la formation de planètes.

Les mesures interférométriques utilisent plusieurs télescopes d’un même observatoire afin d’atteindre une résolution angulaire meilleure que le millionième de degré, une résolution qui permettrait de distinguer, depuis la Terre, une voiture sur la Lune. À l’ESO, Karine Perraut utilise principalement GRAVITY, un interféromètre optique qui combine la lumière des quatre télescopes de huit mètres de diamètre du Very large telescope interferometer. Avec ses collègues grenoblois et parisiens et au sein d’un consortium européen, Karine Perraut a contribué à développer cet instrument dédié à l’observation d’objets très peu lumineux, comme le centre de notre Galaxie. Ainsi, l’équipe de l’IPAG a fourni les composants d’optique intégrée combinant la lumière au cœur de GRAVITY et elle travaille encore aujourd’hui à accroître la sensibilité de l’instrument.

L’intérêt de Karine Perraut, instrumentaliste de formation, pour l’interférométrie optique est né durant sa thèse au Laboratoire d’Astronomie Spatiale de Marseille et à l’Observatoire de la Côte d’Azur. Elle a acquis une passion pour les observations astronomiques, qu’elle gère à présent à cheval entre deux hémisphères. « Tout comme le développement d’instruments de pointe, les missions d’observation sont des moments de coopération et de collaboration très riches, tant scientifiquement qu’humainement », témoigne Karine Perraut.


Florence Magnin

Lauréat de la médaille de bronze du CNRS
Géomorphologue au laboratoire EDYTEM


Florence Magnin étudie le permafrost des versants raides de haute montagne et de haute latitude, les processus thermiques et hydrogéologiques des parois à permafrost, les modifications paysagères dans le contexte de désenglacement et les aléas gravitaires associés.

Des recherches cruciales sur le dégel du permafrost en montagne

Le permafrost, un sol gelé en permanence présent dans les régions les plus froides de la Terre, joue un rôle crucial dans la stabilité des pentes de montagne. Cependant, avec le réchauffement climatique, le permafrost est de plus en plus sujet au dégel, on dit qu’il « se dégrade », ce qui peut entraîner des écroulements ou encore des avalanches rocheuses, et donc des risques pour les populations locales.

Ses recherches l’amènent ainsi régulièrement à l’Aiguille du Midi, à Tignes, dans les Alpes en général, plus ponctuellement dans les Pyrénées, en Islande, au Svalbard ou encore en Norvège… et bientôt au Pérou ! En combinant des modèles informatiques avancés avec des expériences audacieuses sur le terrain, ses travaux apportent ainsi une contribution essentielle à la prévention des risques naturels en montagne et, plus généralement sur les effets du réchauffement climatique sur les milieux alpins.

Mis à jour le 28 août 2024