Étude géomorphologique, géophysique et géochronologique de sédiments quaternaires dans le sud Trièves
2 mois, printemps-été 2025
Dans la région du Trièves (sud de Grenoble), la sédimentation quaternaire est marquée par la présence de formations glacio-lacustres, fluvio-lacustres et morainiques qui témoignent de cycles glaciaires durant le Pléistocène. Les sédiments glacio-lacustres correspondent principalement à la formation des Argiles du Trièves, sédimentées il y a environ 30 à 50 ka (Monjuvent, 1973 ; Bièvre & Crouzet, 2021) durant le stade isotopique marin 3 (MIS3). Ces sédiments fins se sont déposés dans le paléo-lac de barrage du Trièves (TL sur la Fig. 1) dont le niveau maximum supposé est d’environ 820 m (Monjuvent, 1973). Le barrage de ce lac était situé dans la région de Sinard (nord Trièves) et était assuré par le glacier de la Romanche (RG sur la Fig. 1). D’après la littérature et les observations de terrain, ces sédiments lacustres ne dépassent pas la cote 750 m NGF. Toutefois, des observations récentes dans la région de Tréminis (sud Trièves ; Fig. 1) ont montré la présence de sédiments lacustres fins jusqu’à une altitude de 800 m au moins, soit presque 50 m de plus que ce qui est classiquement admis et observé dans la région.
La présence de ces sédiments à cette altitude, combinée à des observations préliminaires de terrain, suggère qu’ils pourraient être plus anciens que les argiles du Trièves. Cette hypothèse permettrait également d’expliquer la présence de structures à des altitudes similaires et qui restent difficiles à attribuer au MIS3, comme par exemple le cône de déjection/delta de Clelles (localisation sur la Fig 1). Pour tester ces hypothèses, une approche multidisciplinaire sera mise en place sur 3 structures du sud Trièves : cône de Clelles, bassin de Tréminis, et terrasse fluviatile de Prébois (localisation sur la Fig 1).
Le travail proposé dans le cadre de ce stage consistera à :
- Recenser et décrire les affleurements de formations quaternaires dans le secteur. Ce travail de terrain s’appuiera à l’amont sur une phase préparatoire à l’aide d’analyses de cartes (géologique, topographique) et d’un Modèle Numérique de Terrain régional haute résolution (LiDAR) ;
- Détecter les limites amont et aval des argiles glacio-lacustres identifiées. Ce travail pourra notamment être conduit à l’aide de prospections géophysiques dans le lit majeur des rivières ;
- Interpréter localement la nature et l’arrangement géométrique de ces dépôts.
- Préparer les échantillons d’argiles glacio-lacustres en vue de leur datation par OSL
- Participer à l’échantillonnage des sédiments du cône de Clelles et de la terrasse de Prébois en vue de leur datation par méthode chlore 36.
Figure 1 : Carte paléogéographique de la région grenobloise et du Trièves durant le dernier maximum glaciaire.
Pour postuler : gregory.bievre univ-grenoble-alpes.fr
Références
- Bièvre G & Crouzet C (2021) Multi-proxy analysis of boreholes in remolded Quaternary paraglacial deposits (Avignonet landslide, French Western Alps). Engineering Geology 286 : 106073. doi:10.1016/j.enggeo.2021.106073
- Monjuvent G (1973) La transfluence Durance-Isère. Essai de synthèse du Quaternaire du bassin du Drac (Alpes françaises). Géologie Alpine 49 : 57-118.
Mis à jour le 22 janvier 2025