Définition et caractérisation de la variabilité interannuelle de la saison sèche de décembre-mars sur les marges nord du massif forestier d’Afrique Centrale

5-6 mois février/mars - juillet 2026

Laboratoire de rattachement : IGE
Encadrants : Nathalie Philippon (IGE – Université Grenoble Alpes) et Pierre Camberlin (BGS – Université Bourgogne Europe)
nathalie.philippon univ-grenoble-alpes.fr – pierre.camberlin u-bourgogne.fr
Mots clés : saison sèche – variabilité interannuelle - T° de rosée - Afrique Centrale – réanalyses ERA-5

Figure 1a : localisation des stations de Pokola et Mokabi au sein du massif forestier d’Afrique Centrale (contour vert)

Des enregistrements météorologiques automatiques sont recueillis depuis mars 2016 par l’IGE et le CIRAD au sein de deux concessions forestières localisées à Pokola et Mokabi, au nord de la République du Congo (Figure 1a).
Ils montrent que la saison sèche de Décembre-Mars se caractérise par une péjoration de la pluviométrie (événements de pluie peu nombreux et peu pluvieux) mais également une chute de la température de rosée en dessous de 19°C (en moyenne journalière) alors qu’elle est stabilisée vers 22°C tout le reste de l’année (Figure 1b). Cette chute indique un changement du type de masse d’air, la masse d‘air équatoriale humide laissant place à la masse d’air saharienne plus sèche. Face au réchauffement climatique en cours, ce constat pose la question de la pérennité des forêts sur cette région de transition forêts-savanes et de gradient climatique marqué, si la saison sèche devait devenir plus marquée.
S’appuyant sur la température de rosée, l’objectif du stage est de caractériser la saison sèche en durée et intensité sur les marges nord du massif forestier d’Afrique Centrale et de retracer sa variabilité interannuelle sur les trois dernières décennies. Les analyses préliminaires réalisées suggèrent que la température de rosée est la variable climatique la mieux reproduite par les réanalyses ERA5. Elles suggèrent également que l’approche en anomalies journalières cumulées, généralement appliquée aux pluies, possède un bon potentiel pour détecter des dates de démarrage et fin de saison sèche lorsqu’elle est appliquée à la température de rosée.

Figure 1b : cycle saisonnier moyen à Mokabi pour les pluies (barres bleues), la T° de rosée (courbe orange) et le déficit de pression de vapeur (courbe pointillée verte) sur 2016-2024. L’aplat orange indique la saison sèche.



























Contexte programmatique :
Ce stage s’inscrit dans deux projets nationaux d’envergure : le projet OFVI (One Forest Vision Initiative 2023-2027) dont l’objectif est de mieux estimer les stocks de carbone des forêts d’Afrique Centrale et le projet ANR DYSCATTI dont l’objectif est de comprendre le fonctionnement de la saison sèche sur les marges nord du massif forestier (DrY Season in Central Africa : variabiliTy, Trends and Impacts on forests, 2026-2029). Il répondra à la question de la définition de la saison sèche et sa sensibilité aux paramètres climatiques, jeux de données et échelles temporelles considérés.
Vous travaillerez en étroite collaboration avec les autres étudiants (4 étudiants de Master prévus pour 2026, 1 doctorat en cours) et en appui aux chercheurs impliqués dans le projet DYSCATTI (rattachés à l’IGE, CEREGE, BGS et LSCE) et participerez aux réunions de projet (OFVI et DYSCATTI). Le stage se déroulera à l’IGE avec des points en visio-conférence réguliers avec P Camberlin, co-encadrant, basé à BGS, et les autres étudiants du projet basés à l’IGE ou à BGS.

Etapes envisagées :
 extraction des données de température de rosée (réanalyses ERA-5) et précipitations (CHIRPS, MSWEP) nécessaires à l’étude sur fenêtre spatiale et temporelle appropriée.
 analyse de cohérence spatiale de la température de rosée et des pluies sur la région des marges forestières
 extraction de dates de démarrage et fin et de la durée des saisons sèches à l’échelle régionale à partir des 2 paramètres (T° de rosée et pluies)
 comparaison et analyse de la variabilité des dates sur 1970-auj.
En fonction de l’avancée des travaux, des analyses complémentaires pourront être réalisées soit en travaillant avec des données de simulations climatiques soit en testant une approche basée sur un seuillage (une température de rosée de 15°C est considérée en météorologie tropicale comme le niveau permettant de distinguer masse d’air équatoriale humide et masse d’air subtropicale sèche)

Profil recherché :
 étudiant.e titulaire d’un M1 en Sciences de l’atmosphère, de l’environnement ou géographie physique
 bonnes compétences en programmation Python (et/ou Matlab)
 connaissances en statistiques appliquées aux géosciences (ACP, Classifications, analyses de tendances ...)
 connaissances en climatologie / météorologie (notamment tropicale est un plus)
 dynamique, impliqué.e, force de proposition,
 aisance à l’écrit et l’oral en français et en anglais, et pour interagir dans un petit collectif

Mis à jour le 15 octobre 2025